mercredi 12 août 2009

Pueblo Magico

Guadalajara, c’est une ville perchée à 1500 mètres d’altitude. Rien de bien affolant, à priori, pour les amateurs de Ventoux ou les inconditionnels des Agudes. Ici, ce qui impressionne, c’est qu’on soit venu déposer là une agglomération de 6 millions d’habitants, au creux des traîtres montagnes de la Sierra Madre occidentale.


Concrètement, et pollution aidant sans doute, ce sont de petits soubresauts pulmonaires qui, de temps à autre, rappellent la proximité des cieux. Une oreille se bouche parfois, et le combat des nuages contre le vent sévit souvent bien bas. Mais si l’on veut profiter pleinement des hauteurs, c’est au petit village de Tapalpa, perché 1000 mètres plus haut, qu’il faut se rendre.


Situé à 130 kilomètres de Guadalajara, on peut y accéder par la plaine, aux étranges lacs asséchés, ou bien par les cols, où les entrelacs de pins ne sont pas sans rappeler notre lande, bien que celle-ci soit plus montagnarde. On croisera entre les cols le vol plané de l'urubu noir (Coragyps atratus) à la recherche de corps sans vie.



Et soudain, il surgit. On l’appelle « Pueblo magico » (Village magique), comme beaucoup d'autres. C’est que l’histoire du chamanisme local est loin d’avoir été oubliée, et guérisseurs, masseurs et autres joyeux sorcillons sévissent encore tout bienveillants dans les bicoques acajou. Ici, tout est de bois, de plâtre blanc, de terre brique.



Le collinaire méandre des rues est un bonheur parfumé où les maisons jouent aux montagnes russes, où chiens laineux, enfants, quads boueux du trek du matin et paisibles mulets de cuir vêtus cohabitent en paix.


Et cette douce odeur de cité de montagne. En arrivant, j’entrouvre la fenêtre du carosse, et une agréable sensation m’envahit. Je l’apparente à ces fumets de bergerie, d’eau vive sous les ponts de pierre bleue, et de mélèzes secs qui se mêlent à Lès, Val d’Aran, Gascogne espagnole, et que je humais étant petit.


N'omettant pas nos classiques comparaisons culturelles, c'est par cette fameuse égilse que l'on est irresistiblement attirés. Les amoureux de villes roses ne contrediront guère, l'édifice n'ayant rien à envier - ou si peu - à Saint-Sernin et Jacobins.




Le soir venu, chacun chacune, tels les rongeurs de Hamelin, se sent charmé par l'appel du village. Sur l'agora les mariachis ont tous pris place, les danseurs de flolklore surgissent et édulcorent, et faisant place nette des diurnes moteurs, jonglent de leurs couteaux et captivent les cœurs.



Un caillé et épicé fromage circule fraîchement entre nous. Doucement le voile de nuit nous recouvre. Dans cette douce ambiance on se laisse griser.

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