mardi 28 juillet 2009

L'œil au Monde

C’est encore frais dans ma mémoire. Malheureusement, je n’ai osé réveiller ni Ixus ni Sony pour l’occasion, pourtant si belle, de prouver qu’un hublot, si ce n’est la vie, peut changer la vue.

L’histoire, bien sûr, démarre au-dessus de l’Europe, où quittant les 12 ternes de « notre » bannière, je m’élevais vers celles, plus brillantes, de notre ciel. Un vol, c’est un compte à rebours autour du Monde, surtout quand la trajectoire se met à nous surprendre. Au lieu de suivre les chemins naïfs d’une règle écolière sur les pages d’un manuel de géo, l’oiseau de fer emprunte soudain un caprice spatial, décrivant une courbe superbe, comme annoncé sur les écrans. Alors j’apprends, penaud, mais feignant pour moi-même de déjà le savoir, que nous allons fendre d’une sabrée la Grande-Bretagne (enfin !), caresser les pieds de l’Islande, zigzaguer entre les glaces d’une vaste terre encore un peu danoise, atteindre bien vite les terres du Labrador, survoler les miroirs des Grands Lacs, dormir un peu, puis parachever le tir par un flirt soudain avec les aridités texanes et leurs doubles plages, le détail oculaire minutieux d’un austère mur de la honte, avant de finir nos fuites par amerrissage sur l’océan de béton, perché en altitude : l’immense Mexico, aux avenues palmées, aux terres rouges suffocant d’un nuage douteux, et aux fracas urbains dévorant le flanc des monts chauves.

Une pensée pour tous ceux qui auraient accompagné mon émoi, aimé comme au premier vol toucher des yeux les nuages, bu les écumes des outremers 11000 mètres plus bas, et dégusté tant les déchirures de la banquise que les froides réponses au blanc du Groenland sur nos cartes.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire